La santé mentale de Zacarias Moussaoui en question (AP)

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ALEXANDRIA, Virginie (AP) - Zacarias Moussaoui souffre de schizophrénie paranoïaque: c'est du moins ce qu'affirme un psycholoque appelé à témoigner lundi et mardi par la défense dans le procès du Français jugé passible de la peine de mort pour son rôle présumé dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

Les conclusions de Xavier Amador s'appuient en partie sur l'observation des agissements et des écrits de l'unique inculpé dans l'enquête sur les attentats. Il a précisé devant le tribunal fédéral d'Alexandria que l'élément décisif, pour établir ce diagnostic, avait été une rencontre en avril 2005 avec le Français au cours de laquelle Moussaoui avait craché de l'eau sur lui à plusieurs reprises et avait semblé s'adresser à lui-même.
Xavier Amador a expliqué que la visite avait duré environ une heure et que Moussaoui lui avait demandé de s'en aller durant la majeure partie de l'entretien. Le psychologue a confié avoir observé l'accusé en train de se parler à lui-même d'une façon qui ne ressemblait pas à une prière.
Quand Xavier Amador a refusé de s'en aller, Moussaoui a craché de l'eau dans sa direction plus d'une dizaine de fois avec de se résigner à accepter sa présence, selon le témoin.
Moussaoui s'est alors plaint que les gardiens aient fait un usage excessif de la force pour l'emmener de sa cellule au tribunal fédéral. D'après Xavier Amador, il a également déclaré que le président américain George W. Bush allait le libérer de prison.
Le psychologue s'est dit persuadé que Zacarias Moussaoui souffrait d'un trouble de la pensée et de délire. Il a précisé que son diagnostic se basait en partie sur les conclusions d'autres experts, mais aussi sur une analyse des agissements et des écrits de Moussaoui sur plusieurs années.
Autre preuve d'un trouble mental, pour le psychologue: Zacarias Moussaoui pense que ses avocats désignés par la justice veulent sa mort. L'accusé a par le passé déclaré qu'il pensait que tous les Américains, dont ses défenseurs, souhaitaient le tuer.
Les experts de l'accusation sont parvenus à des conclusions différentes de celles de Xavier Amador et devraient témoigner au cours de la semaine. Ils ont pu examiner l'accusé, qui a refusé de coopérer avec Xavier Amador ou tout autre spécialiste.
Fidèle à son attitude négative, Moussaoui a tourné en dérision le témoignage faisant état de sa schizophrénie. Il avait déjà déclaré devant le tribunal qu'il ne voulait pas finir dans un donjon comme Hannibal Lecter, le meurtrier en série cannibale du "Silence des Agneaux".
Les avocats de la défense affirment que leur client a des hallucinations et ont évoqué ses propos faisant état la semaine dernière d'un rêve dans lequel le président Bush le libérerait de prison avant la fin de sa condamnation à la réclusion à perpétuité.
Les jurés du tribunal fédéral d'Alexandria doivent déterminer si Moussaoui doit être condamné à mort ou à la réclusion à perpétuité sans possibilité de liberté conditionnelle. Telles sont les options qui se présentent à eux depuis que le Français d'origine marocaine a plaidé coupable de conspiration.
Les jurés ont déjà décidé que Moussaoui était passible de la peine de mort, estimant que les mensonges qu'il a dits aux agents fédéraux un mois avant les attaques terroristes avaient empêchés ces derniers d'identifier et d'arrêter certains pirates de l'air.
Ils ont considéré que le Français, par ses actes, avait causé la mort d'au moins une personne le 11 septembre 2001, ce qui le rend éligible pour la peine capitale. AP

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